Quatre boutiques de souvenirs ont ouvert en moins de deux ans. Un marché est en train de naître||ARTISANAT De nouveaux produits affichent les monuments bordelais.

Et de quatre ! Récemment revenue dans la ville où elle avait fait ses études, Najat Noukri vient d’ouvrir Bye Bordeaux cours de l’Intendance parce que cette grande voyageuse avait remarqué que, si toutes les villes d’Europe ont leurs boutiques de souvenirs, à Bordeaux, il n’y avait point de salut en dehors de la bouteille de vin ou de la boîte de cannelés.

Gregor Pelzer s’est dit à peu près la même chose en installant BORDEAUX SHOP en décembre rue Bouffard. Alexandre Guichard aussi pour son Échoppe Cailhau ouverte l’été dernier tout près de la porte du même nom. Et c’est Annie Corre qui a commencé au printemps 2011 avec Bdx Kdo, rue Fernand-Philippart.

DEPUIS 2003

L’office de tourisme a eu sa boutique dès 2003 et on y trouve de tout, de l’indispensable magnet à la reproduction de mascaron en passant par les savons de Bordeaux ou le parfum du même nom et de nombreux articles textiles. Soit 200 références.

La fréquentation reste forte, les touristes y faisant un tour après leur passage au comptoir mais David Maurat, le responsable, note que « s’il s’agit d’une activité extrêmement saisonnière, les Bordelais sont aussi friands de ces cadeaux qui promeuvent l’image de la ville ».

Soit quatre boutiques spécialisées dans les objets évoquant Bordeaux, de l’indispensable boule à neige au linge de maison raffiné. Forcément, des touristes de plus en plus nombreux (3 millions de visiteurs en 2012), ça aiguise les appétits. Sauf que le business n’était pas l’unique motivation du départ. D’ailleurs, les uns et les autres ont eu du mal à remplir leurs étagères. « Il y a un ou deux fabricants en France qui proposent des objets souvenirs, un peu les mêmes pour tout le monde. Résultat, j’ai mis six mois à trouver des produits qui me plaisent bien », constate Alexandre Guichard, ex-Parisien convaincu par l’art de vivre bordelais.

Boules à neige

Annie Corre et Najat Noukri confirment. Revenue du Midi après avoir quitté Bordeaux qu’elle trouvait trop déprimante, la première constate que, si Toulouse décline partout sa violette et sa croix catalane, Bordeaux n’a rien de tel, à part le vin et les cannelés, toujours pareil. « Même la boule à neige, je n’arrivais pas à trouver. Pourtant, il y a de la demande. La rupture de stock guette ! », précise sa collègue du cours de l’Intendance.

À L’Échoppe Cailhau comme à Bdx Kdo ou à Bye Bordeaux, on trouve donc les fameuses boules à flocons. Et aussi des dés à coudre avec une mini-vue de Bordeaux. Gros succès auprès des collectionneurs, n’en déplaise au genre bon chic bon genre de la ville. Les porte-clefs, les magnets et autres babioles à moins de 10 euros marchent aussi très fort. Tant pis si le made in France n’est pas garanti.

À Bye Bordeaux, Najat Noukri a fini par dénicher des artisans locaux qui se lancent à leur tour dans des produits bordelais (lire ci-dessous). Gregor Pelzer, lui, a fait un choix radicalement différent. Cet Allemand qui avait ouvert plusieurs restaurants branchés à Leipzig avant de tomber amoureux d’une Bordelaise, a pour slogan « Créé et vendu par nous ! ». En quelques mois, il a déposé pas moins de huit marques contenant le mot « Bordeaux », de Café de Bordeaux à Bordeaux 33 000 pont de pierre, déclinées sur tous les supports possibles, du porte-clefs au service plus chic. Ses cadeaux de Bordeaux et ses photos de Bordeaux, assez originales, ornent les salles d’attente de nombreux médecins et chez lui, comme chez ses collègues, les Bordelais poussent aussi la porte, à la recherche d’un cadeau de Bordeaux pour le correspondant étranger du fiston ou pour des amis éloignés, un cadeau d´entreprise pour les clients ou les salariés ou simplement à la place d´un bouquet de fleurs.

Au fait, les quatre commerçants ne le sont pas, bordelais. Ou alors ils sont revenus il y a peu. Ça ne les empêche pas d’afficher leur amour de la ville.

LES MUSTS DES OBJETS

Sud Ouest.fr, 08/05/2013
écrit par Catherine Darfay
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